Dans le paisible village de L’Escarène, situé dans les Alpes-Maritimes, la municipalité prend des mesures radicales contre un problème récurrent : les déjections canines. Face à l’accroissement des plaintes concernant les nuisances olfactives et le non-respect des espaces publics, le conseil municipal a adopté une ordonnance peu conventionnelle, celle de ficher génétiquement tous les chiens de la commune.
Le constat amer du quotidien #
L’Escarène, charmant village de 2500 habitants, n’est pas épargné par les aléas de la vie urbaine. Parmi les doléances fréquentes des riverains et des commerçants, les déjections canines en tête de liste, ont poussé la mairie à envisager des solutions innovantes. « Les promenades se transforment parfois en parcours d’obstacle à cause des crottes oubliées ici et là », déplore un résident local. Les efforts de sensibilisation semblant vains, une approche plus scientifique a été préférée.
Le système de fichage ADN : fonctionnement et objectif #
L’initiative repose sur un principe simple : chaque chien du village doit se soumettre à un prélèvement ADN réalisé par un vétérinaire. Ces prélèvements sont ensuite catalogués dans une base de données, consignant l’identité génétique de chaque animal. Ainsi, lorsqu’une déjection est retrouvée dans l’espace public, il devient possible de l’analyser et d’identifier le chien responsable, permettant de remonter jusqu’au propriétaire. Ce dernier s’exposera à une amende de 300 euros en cas de non-respect des règles de propreté.
Les réactions mitigées des habitants #
Cette mesure suscite des opinions partagées au sein de la communauté. Les uns applaudissent l’initiative, voyant en elle un moyen d’assainir les rues et d’élever le niveau de responsabilité civique. D’autres, cependant, critiquent la mesure comme étant trop intrusive et disproportionnée. « Le problème n’est pas les chiens mais le manque de civisme de certains propriétaires », argumente le gérant d’une salon de toilettage local.
Des précédents qui confortent la décision de la mairie #
Si l’idée peut paraître surprenante, elle n’est pas inédite. Plusieurs communes en France et en Espagne ont déjà adopté des mesures similaires avec des résultats concluants. À Béziers, l’expérience a mené à une réduction significative des déjections non ramassées. « La situation s’est nettement améliorée et les habitants sont globalement plus respectueux des espaces communs », rapporte l’un des adjoints au maire de cette ville.
L’investissement financier et les bénéfices attendus #
Malgré l’investissement initial estimé entre 3000 et 5000 euros pour la mise en place du système, la mairie espère des économies sur le long terme. Les coûts de nettoyage des rues sont en effet conséquents, s’élevant jusqu’à 25.000 euros annuellement. La perspective de réduire ces dépenses compense largement les frais de démarrage du projet ADN selon les élus locaux.